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Editorial: nos chers consultants

Consultants

L’affaire McKinsey a relancé le débat sur l’importance et l’utilité des consultants notamment au niveau du secteur public. En effet, si le secteur privé est libre dans ses choix avec un système rodé de gouvernance, l’utilisation de l’argent public dans des dépenses de consulting, demeure problématique. 

Ceci est d’autant plus problématique que l’Etat français regorge de haut-fonctionnaires qui appartiennent à différents corps comme la Cour des comptes ou l’inspection des finances. Aussi, plusieurs anciens ministres ou locataires de Matignon, sont disponibles pour effectuer des missions ponctuelles au service de l’exécutif. 

De plus, l’autre question soulevée est celle de la nature des missions données aux cabinets de consulting. En effet, l’aide aux logements des étudiants ou la réforme des retraites ainsi que la gestion de la vaccination, sont des sujets politiques. En particulier, certes, les consultants ne prennent pas de décisions mais ils orientent fortement les décideurs grâce aux chiffres fournis et au benchmarking orienté. 

Surtout, dans le secteur privé, le recours aux consultants est souvent motivé par deux principales contraintes qui n’existent théoriquement pas dans le public. La première est celle de faire passer une décision impopulaire en interne, en l’imputant aux consultants et non aux actionnaires. C’est le cas classique de la suppression de certaines activités ou du limogeage de certains dirigeants. La deuxième contrainte est celle de la recherche du secret dans le cadre de la préparation de décisions stratégiques. 

Naturellement, le public peut très bien imiter le privé dans le cadre de missions techniques. C’est l’exemple de l’implémentation de nouveaux systèmes informatiques ou de la refonte de schémas comptables ainsi que de la mise en place de nouvelles fonctionnalités technico-managériales. Il en est de même pour les missions de formation ou de coaching avec la recherche des Best practices.